Sources : www.challenges.fr – Jean-François Arnaud – Journaliste
Comme le fabricant de l’iPhone, autre icône de l’économie moderne, la marque de café de Nestlé est menacée par un phénomène d’usure, aggravé par les attaques de ses concurrents.
Starbucks lance sa dosette compatible avec Nespresso.
C’est le dernier épisode de la saison 7 de la série « La guerre des dosettes ». Une histoire interminable et riche en rebondissements qui dure depuis… fort longtemps, avec des protagonistes forts en caféine, prêts à tous les coups pour l’emporter.
Dans cet épisode, l’Américain Starbucks, roi des salons de café, lance sa dosette compatible avec les machines de son rival Nespresso. Ce n’est pas forcément glorieux de sa part, de proposer, bon dernier, après tous les autres acteurs du marché, des dosettes compatibles avec le génial système de Nestlé, alors même qu’il a lancé ses propres machines baptisées » Starbucks Verismo » en 2012 avec dosettes dédiées. Mais elles n’ont jamais eu le succès escompté, voire aucun succès du tout. Du coup, soucieux de développer sa présence sur le marché du café dégusté à la maison, majoritairement en dosettes aujourd’hui, Starbucks a décidé, après L’Or, Carte Noire, Ethical Coffee Company, Café Royal, Méo, Richard, Auchan, Carrefour, Casino, Franprix, Lipton… d’adopter à son tour le fameux système Nespresso. Même en arrivant le dernier sur ce marché moins lucratif qu’autrefois, Starbucks dispose d’atouts importants: son réseau de boutiques et la force de sa marque. C’est important car il s’agit pour lui de renforcer sa présence globale à tous les moments de consommation.
Côté Nespresso, ce énième concurrent ne va pas causer de dégâts immédiats. En revanche, à moyen terme, il va aggraver deux phénomènes apparus avec l’émergence de ses premiers concurrents: la banalisation grandissante de son système et de sa marque et, plus grave encore, la baisse de sa rentabilité. Selon un concurrent qui ne souhaite pas révéler son identité, la marge de Nespresso serait aujourd’hui inférieure à la marge moyenne du groupe Nestlé. Or elle était trois fois plus importante avant l’arrivée de ses concurrents. Cette pépite est en train de s’user.